Invasion de petites tortues

[admin]

Merci pour vos retours, je suis contente que cet article vous plaise et vous motive !

Angélique

[René]

Oui, j'avais lu cet article intéressant. Il soulève pour moi certaines questions, comme par exemple des précisions sur "certains diptères parasitoïdes qui régulent les populations de Petites tortues".

[Pierre-Jean]

Bonjour,
Je tiens à vous signaler que je n'ai jamais observé de petites tortues dans mon biotope à Marignane ! - -

[noeudpap29]

Merci pour cette synthèse intéressante.

En ce qui me concerne je n'ai pas eu l'occasion d'observer beaucoup de Petites tortues cette année :
- ni lors de mes séjours en Vendée ou sud Bretagne (56 et 29) : je n'en ai vu aucune
- ni au jardin : une vue le 20 juin et une le 1er juillet, c'est tout !

[axdh93]

Il doit y avoir des secteurs où de toute façon, elle est assez peu présente, notamment dans le sud où il fait sans doute trop chaud, et dans le nord-ouest de la France où elle avait connu un fort déclin dans les années 2000, suite aux grosses canicules notamment (ce qui ne m'a pas empêché d'en voir une une fois dans le Finistère en 2014).

comme par exemple des précisions sur "certains diptères parasitoïdes qui régulent les populations de Petites tortues".

Les chenilles de petites tortues, comme celle d'autres vanesses, sont régulièrement victimes de parasitisme de la part de mouches de la famille des Tachinidae. Ces mouches pondent un œuf sur la chenille, et la larve issue de l’œuf va entrer ensuite à l'intérieur de cette chenille et la dévorer de l'intérieur, la tuant généralement quand elle s'est déjà transformée en chrysalide. C'est une relation hôte-parasitoïde. Certaines années, le parasitisme affecte plus de la moitié des chenilles, voire une grosse majorité d'entre elles. Cela a pour effet de diminuer localement ou temporairement les effectifs de l'espèces hôte, et il peut même s'opérer des cycles (s'étalant possiblement sur quelques années) alternant entre phases d'abondance de l'espèce hôte suivies de phases (chevauchantes) d'abondance du parasitoïde, pour revenir à des taux plus bas des deux espèces puis repartir ensuite sur une augmentation des populations de l'espèce hôte. On peut dire que le parasitoïde régule la population de l'espèce hôte car il empêche qu'elle devienne trop abondante et qu'elle consomme trop de ressources du milieu (plantes hôtes comme l'ortie principalement). Sans parasitoïde, l'espèce se régulerait possiblement toute seule en fonction de la quantité de plantes hôtes disponibles et d'autres facteurs environnementaux, ou alors disparaitrait si elle finissait par consommer toutes les ressources les plus limitantes.

Après, je ne suis pas persuadé que ce soient les parasitoïdes les plus grands responsables des variations d'effectifs des petites tortues de ces 20 dernières années. A mon avis, il y a une grosse part de facteurs climatiques, l'espèce n'aimant pas trop les fortes chaleurs. D'ailleurs les deux années que j'ai en tête où j'en ai vues beaucoup (2014 et 2022) font suite à chaque fois à une année maussade. J'avais d'ailleurs lu une hypothèse intéressante dans un article scientifique (je ne sais plus du tout lequel, c'était il y a plusieurs années) qui disait qu'il est possible que les canicules aient provoqué une déshydratation des orties suffisamment forte pour que cela empêche les chenilles de petites tortues de se développer correctement (affectant apparemment moins les autres vanesses ayant pour plante hôte l'ortie).

[René]

Merci Axel pour toutes ces précisions.

[Kaki]

Merci Axel pour toutes ces précisions.

+1! Super intéressant.

[noeudpap29]

+ 2

A phénomènes complexes, explications pas simples.
C'est bien possible qu'ici en Finistère elles n'apprécient pas la chaleur inhabituelle que nous avons cette année.

Heureusement il y a encore beaucoup de vert et les orties se portent plutôt bien

[admin]

Merci Axel pour ta réponse très détaillée ! En effet il y a de nombreux facteurs explicatifs pour ce genre de variation...

Angélique

[JeanSeb]

Merci pour cet article très bien accompagné des explications de la démarche...

Je m'interroge juste parce que je ne vois pas trop de grandes zones d'orties, dans les zones où je me promène habituellement (autant urbaines que proches des forêts du Rhin) et ainsi j'avais le sentiment d'une "migration d'origine inconnue" plutôt que d'une reproduction "sur place".

J'avais ainsi loupé pas mal d'identifications en forêt de "vanesses" car elles passaient à toute vitesse, dans la période du 15 mars au 7 avril 2022.

C'est la période où j'étais tous les jours en prospections de comptages d'amphibiens.

Il me semble donc qu'il n'y ait eu dans nos jardins "qu'un reflet d'une forte migration au niveau régional".

Je me rappelle la réflexion de Mario où autre naturaliste, d'une quarantaine vue dans les Vosges en une journée...

Le couloir de migration "Alpes du Sud vers les Vosges" pour la Petite Tortue a donc "sensiblement" été plus marqué que d'autres, peut-être...

Mais n'hésitez pas à contredire ma vision très subjective.

[Mario]

Merci pour tous ces articles et avis intéressants.
Il est en effet très probable que les causes des fluctuations d'effectifs soient multiples et cumulatives dans un sens ou dans l'autre.
Une chose est sure j'en ai toujours observé beaucoup plus sur les Hautes Vosges qu'en plaine, elles ont aussi des couleurs plus vives en montagne, probable que la nourriture y est meilleure qu'en plaine.
Je pense quand même qu'une partie au moins est née sur place, on arrive à voir certains jours plusieurs centaines d'individus sur des prés fleuris tous en parfait état ce qui n'évoque pas des papillons ayant fait un long voyage.
Ces groupes se dispersent ensuite très rapidement, il faut avoir la chance d'être là le bon jour pour le voir cela change d'une journée à l'autre.
Ci joint des photos prises en 2018 près d'une ferme de montagne pour illustrer la densité qu'on peut voir; sachant qu'il ne s''agit que d'un tout petit aperçu du groupe il y en avait comme cela sur plus d'un hectare de pré fleurit.

Alsace 68 26 06 18 altitude 850 m dans les Vosges.




Actuellement au jardin il y en a encore 2 en tout et pour tout ...

[Pierre-Jean]

Bonjour ! 3h = 26° et ciel clair

Formidable !
Mario, me donnes-tu l'autorisation de publier cette photo sur mon site pour "les photos de la semaine" dans la page d'accueil ? Avec ton copyright naturellement : nom, prénom et région et quelques mots de plus de ta part si tu veux.
Photo pour samedi 23.07.
Merci et bonne journée
PJ

Nota ; après usage, les photos qui me sont envoyées sont effacées.

.

[JeanSeb]

Il n'en reste pas moins que si les photos datent du 26 juin 2018...

Je pense qu'il faut prendre en compte "une migration dans son ensemble" qui est probablement non effectuée en une seule étape de traversée de la mer Méditerrannée et arrivée sur nos régions...

L'an passé, j'ai suivi un reportage sur la Belle-Dame, et les spécialistes expliquaient bien que la "première vague de Belle-Dame" se reproduisait quelquefois en masse sur les premiers massifs montagneux favorables, en Espagne...

Et que cela n'était qu'une "seconde vague" ou même une troisième qui pouvait "toucher nos régions du Nord".

Alors à moins d'avoir "imaginé" ce reportage, il n'est pas impossible d'y voir une "vague" de nouveaux arrivants qui témoignent d'une forte migration cette année-là aussi.

[René]

Pour être sûr, il n'y a qu'à les équiper d'un GPS !

[Mario]

Pour être sûr, il n'y a qu'à les équiper d'un GPS !

Les Suisses l'ont fait avec les Belles dames pour déterminer leurs routes de migration à travers les Alpes ...
Ils ont réussit à miniaturiser les émetteurs au point de pouvoir en équiper des papillons ...(après beaucoup d'essais et d'échecs ...)