Papillons & Jardin

Ils ont été observés dans des prairies humides à Geispolsheim-gare le 8/10/2017.

J’ai pu voir en direct le déclic qu’émettais celui que je photographiais, en levant la patte droite seule, puis c’est avec un relevé « réflexe » du tarse qu’il y a eu émission de son…
Et c’est ainsi que j’en ai progressivement entendu au moins 5, tout autour de moi, accroupi dans l’herbe… Mon dieu, j’étais cerné !

Puis, un peu plus loin, j’ai revu et poursuivi une femelle (à double bande blanchâtre dorsale) qui lors de la capture m’a bien montré pourquoi elle était bien représentative de l’espèce ; mes doigts étaient parsemés de gouttes bien rouges…

Il m’est revenu en mémoire (enfin presque car je l’avais rebaptisé criquet crache-sang) que j’avais « flashé » sur ce nom surprenant de criquet ensanglanté lors d’une lecture du site de faune-alsace qui en signalait la présence.

C’est ainsi qu’en tentant une recherche sur internet afin de trouver des indications sur ce « déclic » chez le mâle, j’ai pu réunir tous les éléments en faveur des criquets ensanglantés (Stethophyma grossum) qui ressemblaient fortement aux individus photographiés.

Pour le son de ce déclic, rien ne vaut une vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=-KDFtja0voU











Et en vue de dos :

JeanSeb, tu as du sang sur les mains ?

Quelle est la signification de cette sécrétion ? Impressionner les éventuels prédateurs ? Emission de liquide répulsif ?

Apparemment cela ne seraient que des tâches pourpres qui apparaîtraient chez la femelle sur certaines parties du corps...

Le hasard de cette rencontre a voulu que la femelle attrapée a plutôt dû me vider ses intestins ou émettre un liquide par la bouche (j'ai bien vu un genre de bulle), mais comme je suis daltonien...

il est très possible que le rouge vu n'était que du vert en fait... La dure réalité de cet handicap me fait douter forcément !

Seule preuve : un tout petit coin de couleur en bas à droite sur un de mes doigts...

Mais ce qui est nettement plus intéressant, pour l'identification de cette espèce, c'est...

le graphisme dorsal particulier de la femelle, qui présente en plus une taille importante supérieure à 3 cm, visible de loin avec 2 bandes blanchâtres :

on dirait un criquet "Gordini" !

Super, les photos !

Produire une sorte de clic avec une seule patte est vraiment particulier !

Une observation bien réussite est intéressante. Malgré son vaste répartition, je l'ai jamais rencontré, surement par manque des biotopes humide dans les alentours.

Je ne fais que débuter dans les Orthoptères...

J'avais vu des photos la veille au soir, sur faune-alsace, où il y avait des vues ventrales avec des doigts qui tenaient les pattes postérieures.
Cette femelle a été ma première (re)prise depuis longtemps et j'ai essayé les photos à une main, tenant l'animal de l'autre. Ce n'est pas évident ! Et j'en ai été bien arrosé.
En fait, il faut aussi "coordonner" ses prises pour ne pas abîmer l'animal : les pattes arrières au-dessus de l'abdomen pour avoir une vue ventrale et les pattes arrières en-dessous, pour les vues de profil de l'extrémité de l'abdomen...
L'avantage de ces "journées maussades" par chez-nous, cette année plutôt fraîche dès septembre, c'est que les criquets ne sont pas très vifs et s'approchent plus facilement.

Pour le biotope, c'est une prairie humide à 40 mètres d'une petite rivière qui peut sortir de son lit au printemps. Mais ils se trouvaient sur la pente qui montait vers la route, soit dans les parties les moins humides de la prairie.