L’eau est importante car, insuffisante (en pleine terre) ou excessive (pour les potées), elle est la cause la plus courante de la perte des plantes en été. Je vais vous parler, ici, plutôt de divers moyens de lutter contre la sècheresse estivale, expérimentés dans mon jardin de la biodiversité de Mérignac (33700)et que je montre volontiers aux visiteurs de passage.
L'eau devient de plus en plus coûteuse (à cause de son traitement dépolluant de plus en plus élaboré), de moins bonne qualité (pollutions diverses) et plus rare. Elle doit donc être économisée en utilisant diverses astuces. Les plus simples sont les profondes cuvettes de rétention creusées autour des arbustes, les rigoles pour les cultures en ligne de légumes gourmands en eau (voir la liste quelques lignes plus loin), les gros tuyaux ou les bouteilles sans fond plantées verticalement dans la terre au pied des plantes, les paillis (voir ce chapitre). Plus complexe est l’installation de tuyau micro poreux ou goutte-à-goutte (coûteux et pas toujours bien fonctionnel hélas). Quant à la récupération de l’eau de pluie ruisselant des toitures (70L/m²/an), il nécessite toute une installation: un récupérateur (bassin, tonneau, cuve de 9000 L en Duralen surélevée et avec un robinet inférieur si vous n‘utilisez pas de pompe), un collecteur filtrant installé sur la descente de la gouttière et une écope. Dans la mesure du possible, le recyclage le plus immédiat est celui des eaux ménagères car, mine de rien, on utilise beaucoup d’eau de lavage pour nettoyer les légumes ou la vaisselle (sans détergent).
Adoptez la flore locale bien adaptée au climat de la région. Cultivez des « plantes-chameaux » surtout pour les suspensions qui se dessèchent très vite (arbres, bulbes, cactus et plantes grasses, graminées, aromates méditerranéens, plantes couvre-sols). Par contre, sachez que les légumes gourmands en eau sont ceux qui ont de larges feuilles (les aubergines, les cucurbitacées, les laitues, les choux, les épinards, les navets), les radis, le persil, la ciboulette, les petits pois, ainsi que les petits fruitiers (cassis, groseilles, fraises, framboises) et même certaines aromatiques (aneth, basilic, cerfeuil, ciboulette, coriandre, persil). Quand un légume souffre du manque d’eau, il assure sa survie en montant à graines (salades, épinard), il est moins bon (goût piquant de la roquette ou amer des laitues) ou il est attaqué (acariens, oïdium). En sol trop humide, créez des buttes ou des planches surélevées.
Binez superficiellement sans abuser (on brise les micro-cheminées du sol par où s‘évaporait l‘eau). Ombrez par un voile, des arbustes, du tournesol. Contentez-vous d’une productivité moyenne, mais avec une meilleure qualité. Prévoyez des espaces sobres en eau, comme les décoratives allées de graviers colorés. Regroupez les plantes en massifs pour recréer un microclimat qui limite l‘évapotranspiration. Plantez à la bonne période, profondément (tomate, clématite) et surtout pas en été: l‘automne favorise l‘enracinement qui se poursuit en hiver (période pluvieuse). Préférez les semis aux repiquages en godets. N’arrosez jamais superficiellement, mais toujours profondément (l’eau doit pénétrer à 10 cm de profondeur), au goulot à proximité des plantes (à la pomme pour les semis), le soir en été (le matin au printemps et en automne, en milieu de journée en période de hors-gel en hiver surtout pour les persistants). Regardez les prévisions météorologiques pour ne pas arroser quand des précipitations suffisantes (au moins 1 cm d’eau/jour) sont prévues prochainement. Facilitez la pénétration de l’eau en réduisant les espaces artificiels imperméabilisés. Soyez attentif au « langage des plantes»: quand les végétaux flétrissent lorsqu‘ils ne sont pas en plein soleil, c’est qu’ils sont assoiffés. Or, les racines qui souffrent de sècheresse sont plus sensibles aux maladies cryptogamiques. Les plantes annuelles, en général, souffrent plus facilement de la sécheresse que les vivaces solidement établies car ces dernières ont eu le temps de développer un important système racinaire. Pour les arbustes nouvellement repiqués, il faut toujours bien arroser la première saison pour aider à la reprise de la végétation.
Sauf pour les plantes réputées robustes, évitez les jets par aspersion sur le feuillage (blessures servant de porte d‘entrée aux maladies et aux prédateurs, développement des moisissures, feuillage grillé en plein soleil), surtout pour les aubergines, les cucurbitacées, les poivrons et les tomates. Utilisez de l’eau à température ambiante (stockez-la un certain temps au besoin). A chaque arrosage, ajoutez 1/10ième de purin d’ortie dilué.
Dans les sols trop perméables (moins de 10% d‘argile), il faut absolument apporter un mélange mixte de compost et d’argile (1 à 5 kg/m²), voire de rafle de maïs broyé (plus efficace et moins coûteux que les artificiels rétenteurs d‘eau). L’argile doit être de qualité car c’est un matériau qui concentre les métaux lourds et les résidus de pesticides.
Mes techniques pour économiser l'eau au jardin de la biodive
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- erwan
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Re: Mes techniques pour économiser l'eau au jardin de la bio
Merci beaucoup pour tous ces conseils très utiles.
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Re: Mes techniques pour économiser l'eau au jardin de la bio
on peut également pour les plantes aromatiques - thym, romarin, hysope, lavande, origan, sarriette et même ciboulette - les entourer de galets, cailloux,etc. pour éviter l'évaporation (j'ai testé)
- Tornade
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Re: Mes techniques pour économiser l'eau au jardin de la bio
Merci pour toutes ces bonnes idées
Elles m'aideront sûrement
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Dieu a créé le chat pour permettre à l'homme de caresser le tigre
Victor Hugo
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- eleocaramel
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Re: Mes techniques pour économiser l'eau au jardin de la bio
merci pour ces conseils !
Notre chemin n'est pas un tapis d'herbe douce, c'est un sentier de montagne encombré de rochers. Mais il nous conduit toujours plus loin, toujours plus haut, plus près du soleil.
RUTH WESTHEIMER.
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