Je sortais enfin l'après-midi après tous ces passages pluvieux et cette faible luminosité qui n'incitait guère à sortir, avec un café à la main...
Je m'installais devant le cerisier au fond du jardin en "méditant" sur (hypothèse 1) trouver un meilleur angle pour attraper les dernières cerises isolées, (hyp 2) déplacer l'échelle pour monter au plus haut (ou laisser les plus hautes aux oiseaux ; il en reste toujours de toute façon, et elles pourrissent) et prendre des risques, (hyp 3) revenir sur les parties où je n'en avais laissé que quelques unes pas assez mûres...
Quand un mouvement soudain et imperceptible se fit sentir dans mon angle de vision à gauche (derrière les poubelles du voisin), j'imaginais d'abord qu'un de leurs 2 chats venait de suivre le petit mur d'un mètre de haut qui sépare nos jardins et qu'il allait apparaitre sous peu. Ils restent distants, alors je restais immobile, mon café à la main, histoire d'observer au moins leur comportement...
Et surprise ! Ce fut un "petit" écureuil roux-noir qui apparu ! Il me regarda directement et reparti en arrière, sautillant sur le mur, vers le poteau métallique de mes framboisiers. Puis s'élança vers le haut, attrapa de ses deux mains les bords de la ferraille en V se hissa sur la barre transversale et s'élança sur les branches basses.
Je le revis apparaître et s'installer sur une des branches charpentières horizontales, face à moi, à 4 mètres environ, avec une cerise dans les pattes. Mais vraiment, il me regardait droit dans les yeux en croquant sa cerise...
Au bout d'un moment toujours immobile, je me suis dit... Il m'a bien vu... Autant boire mon café... Et je levais ma tasse. Il a continué à grignoter sans tenir compte de ma présence. Et toujours, nous nous regardions les yeux dans les yeux...
Je levais ainsi 3 fois ma tasse pour en boire des gorgées. Puis sa cerise terminée, il est parti sur ma droite en passant sur le pommier et en descendant au sol à partir du mirabellier. Il a traversé mon jardin en sautillant vers le Parc...
Encore surpris de ce face à face aussi proche, je me retenais de le suivre sachant qu'il allait de toute façon rejoindre le grand Pin noir d'Autriche (à 15 mètres de là) qui devait forcément être son objectif (rentrer vers son nid de feuilles)...
Il faut dire que nous avons eu leurs visites tout l'hiver et que nous les observions y grimper jusqu'à l'apparition des feuilles de la haie qui obture toute vue du tronc de notre fenêtre du printemps à la chute des feuilles...
