► Soufré ou Fluoré à la parade ? (Souffré Fluoré)

[JeanSeb]

Quelques passages de papillons de type Soucis, Fluoré ou Souffré ont attiré maintes fois mon regard.

Mais pas d'arrêts pour aujourd'hui...

Sauf qu'à un moment, je suis arrivé sur un "petit papillonnement" à deux ou trois quasiment au sol.

Les photos sont prises de loin pour une fois. Je ne voulais pas déranger ce début de ballet à trois protagonistes...







Peu de temps après, les 3 petits diables s'élèvent et sont rejoints par un quatrième.



Ce petit groupe virevoltant attira même un cinquième partenaire, jouant ainsi "à la queue leu leu" pour un moment merveilleux d'animation de cette prairie.







Sur la fin, je pense que la femelle qui était en tête s'est posée un moment... Et que le comportement d'un mâle voulant "s'imposer" passe plutôt par la figure libre que l'on pourait intituler : "Plus je suis grand, ailes écartées, plus je me ferai remarquer" (avec une légère tendance à l'anthropomorphisme)...









Ce ne fut qu'à ce moment que je remarquai un autre petit "groupe" papillonnant" dans un autre secteur à ma droite...

[Mario]

Très joli reportage.

Pour l'espèce cela restera Fluoré / Soufré il est très difficile de distinguer les 2 espèces avec certitude.
Les soucis sont beaucoup plus orangés surtout les mâles.

[admin]

Cette femelle est vraiment convoitée !
Et oui la différence entre Soufré et Fluoré ne peut pas vraiment être faite malheureusement. Il nous faudrait les chenilles !

Les photos sont remarquables, c'est tellement rare de les voir les ailes ouvertes

Lucile

[JeanSeb]

Sans savoir, j'ai rencontré cette mention de 2 taches oranges pour le Souffré, en partie interne de l'aile...

https://www.fontainebleau-blog.com/inse ... on-soufre/

Peut-on se fier à cette indication ?

La seconde rencontre fut un "couple" à priori dont le mâle semblait pratiquer un vol d'approche...









Quand un second mâle s'est invité en restant dans les hauteurs... (j'ai renforcé les contrastes pour faire ressortir la "double tache")

[Mario]

Encore une jolie suite.
Il est rare de voir autant de couples en si peu de temps.

Les taches oranges sont présentes chez les 2 espèces simplement plus vives chez le fluoré.
Il y a encore quelques autres différences mais elles restent assez subtiles et il y a des variations individuelles pour compliquer un peu les choses.

On trouve beaucoup de spécimens intermédiaires qui ont des caractéristiques des 2 espèces ...

[axdh93]

Cette année, je me suis beaucoup intéressé à ce couple infernal parce que j'en ai trouvés dans des endroits où je n'en avais jamais vus. J'ai pu faire un élevage à partir d’œufs pondus par une femelle qui m'a permis de confirmer la présence du Soufré cette année pas très très loin de chez moi (leurs chenilles sont très proches de celles du Souci aux derniers stades). J'ai aussi regardé des dizaines de Colias jaunes dans différents milieux (capture au filet pour regarder le dessus des papillons), ce qui m'a permis d'arriver à la conclusion que 2022 est une année où s'est produite une assez bonne migration de Soufré dans ma région et dans le nord de l'Yonne, et qu'à force de voir les deux espèces, j'arrive assez bien à différencier les mâles (même s'il y a quelques individus casse-pieds). Après, sur des photos comme celles de Jean-Seb (un peu surexposées, papillons pas bien de face), ça reste difficile. Certains éléments me font effectivement dire que ce seraient probablement des Soufrés, au moins pour la plupart (pour les mâles : pâleur du jaune ; tache discoïdale orange des ailes postérieures assez pâle et pas très grande ; suffusion noire à la base des ailes antérieures assez large, foncée, et présente sans doute dans la cellule chez certains individus ; point discoïdal noir des AA assez petit pour la plupart ; ailes relativement anguleuses même si les ailes étant déformées en vol, c'est difficile d'en être sûr).

Sinon, en absence de chenilles, connaître l'habitat est très important pour essayer d'identifier l'espèce. Colias alfacariensis (le Fluoré) se trouve typiquement sur des secteurs calcaires secs avec soit de l'Hippocrepis, soit de la coronille bigarrée (plantes hôtes). Il n'est pas rare cependant de trouver des individus qui s'éloignent de plusieurs centaines de mètres voire plus de ce genre de biotope. Colias hyale (le Soufré) peut se trouver partout en tant que migrateur, mais ses habitats de reproduction semblent plutôt être de grandes prairies (mésophiles à humides) avec du trèfle ou de la luzerne. De mon côté, à chaque fois où j'ai eu un habitat typique d'alfacariensis et où j'ai vu des Colias jaunes, ceux que j'ai capturés avaient généralement bien des caractères d'alfacariensis (la couleur vive de la tache discoïdale orange des AP étant peut-être un des critères les plus constants pour des individus pas trop passés, la couleur + l'étendue de la suffusion basale des ailes antérieures marchant assez bien aussi). Je n'ai trouvé des C. hyale avec quasi-certitude que dans des secteurs où je n'ai pas vu directement de plantes hôtes d'alfacariensis (même s'il pouvait y en avoir pas très loin), et notamment dans des grandes prairies à trèfle+luzerne.

[JeanSeb]

Merci à tous, et surtout à Axel pour le développement de toutes ces informations...

Pour un papillon "plutôt solitaire", ici, les rencontres se sont réalisées sur une quinzaine de minutes, avec un soleil fluctuant...

Je me maudissais d'avoir loupé des photos cet été en restant au 1/1000e de s, alors que le soleil si intense faisait se déplacer les insectes plus vite. Alors là réglé sur 1/1600e j'espérais peut-être avoir quelques papillons nets....

Ce fut plus un moment poétique qu'une tentative d'identification. Alors la mention Soufré Fluoré me va très bien.

Pour l'habitat, on est effectivement plutôt sur des prairies mésophiles. On appelle ceci par chez nous un Ried, soit des prairies humides à inondations possibles (Ried de l'Ehn, Andlau). La fauche a été sévère partout sur ce site d'environ 20 à 30 ha... Mais une zone réservée (apparemment tous les deux ans au moins sur 500m2 environ) a produit une vraie zone à centaurea sp. et je les ai photographiés en bordure de celle-ci. Alentours, les repousses sont effectivement riches en trèfles, lotiers, scabieuses (ou Knauties) et colchiques, après des pluies sur 3 périodes depuis le 30 août (puis 3/09 et 8/09).

Colias hyale (le Soufré) peut se trouver partout en tant que migrateur, mais ses habitats de reproduction semblent plutôt être de grandes prairies (mésophiles à humides) avec du trèfle ou de la luzerne.