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par axdh93 » dim. 24 juil. , 2022 19:01
La petite Tortue est, de mémoire, connue pour être un migrateur sur de relativement courtes distances (enfin, comparé à la belle dame), à l'instar d'autres vanesses et d'autres rhopalocères d'ailleurs. C'est particulièrement vrai chez cette espèce quand il y a de la montagne pas loin, elles peuvent fuir la chaleur en gagnant de l'altitude. J'ai l'impression que ce comportement existe aussi en plaine mais d'une manière moins visible, et pas forcément suivant un axe nord-sud (les migrations sur de courtes distances peuvent se faire dans toutes les directions je crois).
Cependant, ce que j'observe dans ma région et aussi dans le nord de l'Yonne depuis des années, c'est que passé la première génération estivale (début à mi-juillet, voire plus tôt cette année), je n'en vois quasiment plus aucune jusqu'au printemps suivant, alors que ce n'est pas censé être ce qu'il se passe chez cette espèce. Où passent ces petites tortues ? Elles sont censées se reproduire en été et donner une nouvelle génération en août je crois, mais ce n'est pas ce que j'observe. En fait, mon hypothèse, c'est que les petites tortues ont maintenant "adopté" un comportement migrateur plus marqué qu'auparavant à cause des fortes chaleurs maintenant régulières ces dernières années. Ce phénomène ne semblait pas exister avant les grosses canicules de 2003 et 2006 qui sont probablement la cause de l'effondrement des populations en France fin des années 2000. Je me dis que ces grosses canicules ont pu provoquer un "goulot d'étranglement" à l'échelle des populations européennes et sélectionner/favoriser des individus génétiquement programmés pour avoir un comportement migrateur plus marqué qui peuvent alors fuir plus rapidement les fortes chaleurs et survivre pour se reproduire dans des coins plus frais (c'est de la sélection naturelle très basique). Ce serait intéressant de suivre ces migrations de petites tortues à la manière de ce qui a déjà été fait pour les belles dames, notamment pour voir où elles se réfugient pendant l'été (je pense qu'elles migrent peut-être plutôt vers l'est ou le nord-est pour rejoindre les massifs montagneux), si les migrations sont unilatérales ou non, quelles sont les distances de migration et quel taux de survie y a-t-il parmi ces migrateurs. J'ai aussi pu constater des "arrivages" d'individus déjà bien abîmés au milieu du printemps dans le nord de l'Yonne (qui ne semblent pas être des hivernants), ce qui pourrait correspondre à une migration "retour". Ce serait intéressant de savoir d'où viennent ces individus aussi.
Ma présentation + liste des papillons de jour vus dans mon jardin :
ici
Axel